mardi 25 novembre 2008

Une rando qui casse les kôyô

Les rayons de soleil entre les arbres, c'est beau.

Bien, quoi de beau cette semaine ? Bah euh comme d'hab', à peu près rien pendant toute la semaine, à part du labo. Bah oui, on est au Japon, d'accord, mais globalement on a quand même des contraintes et une grosse routine qui s'installe, donc c'est pas palpitant tout le temps. D'ailleurs ça se voit.

Bref. Si vous avez fait attention au titre plein d'humour et de traits d'esprit, on y parle de randonnée. Donc, vous en déduisez que je vais parler de ça. Bravo, bande de petits génies. On dirait les mômes de Détective Conan. Ou de Sherlock Holmes et du Dr. Watson pour les plus cultivés. Ou de Moriarty pour ceux qui sont en plus méchants, mais on commence doucement à naviguer vers les océans tahitiens des élucubrations incohérentes, parsemés d'un certain nombre d'atolls, eux-mêmes parsemés d'un nombre considérable d'opticiens et d'une faune d'un seul Antoine donc on va s'arrêter là.

Ça ce sont des tengu, j'aime bien ces bêbêtes, elles sont classes.

Rando donc. Pourquoi ? En automne, enfin ce qu'il en reste, c'est au Japon la saison des "kôyô". C'est beau, waaah, mais pour le coup un peu de kanji va pas faire de mal. Ca s'écrit comme ça, au Pictionary : 紅葉. Littéralement, les "feuilles rouges". Ce n'est pas la saison où il pleut des pamphlets communistes, non, ne soyez pas sots, les nippons n'aiment pas les Russes, ces chiens venus du froid qui essaient de leur gauler les îles Kouril sous prétexte que les japs ont déjà 3500 îles alors ils vont pas pleurer. Heureusement, on garde Tahiti et Antoine, mais on se rééloigne du sujet, bien que cela constitue un joli running-gag.

Allumeeeeer le feu ! (mode d'emploi)

Donc c'est joli, tous les érables voient leurs feuilles se teinter d'un rouge écarlate des plus plaisants, en passant par des dégradés divers se mariant merveilleusement bien avec le vert d'autres arbres, et les diverses nuances de jaune et orange automnales.

Pour cela nous avons fui Tokyo pour aller sur le Takao-san, qui n'est pas un pauvre gars mais une petite montagne pas très loin de chez nous. Manque de pot, tout Tokyo a fui avec nous, et c'est donc complètement sciés que nous avons débarqué au milieu de cortèges de mémés, gens en fauteuil roulant, pouffiasses en talons aiguilles, mômes en bas-âge avec leurs fidèles destriers (comprendre poussettes) pour partir à l'assaut de la montagne.

Ça calme un peu quand même.

Avant que vous ne posiez la question, oui, c'était comme ça tout du long, c'était juste un peu plus calme dans la descente, mais c'était juste parce qu'ils nous attendaient tous à la gare, en fait.

Ceci excepté, je remercie le Ciel d'être un homme, parce que la queue pour les toilettes était comme d'hab' inexistante chez les hommes et apocalyptique pour les femmes (cf. principe des urinoirs, dans un post éminemment ethnologique, plus bas.) A part la vue du sommet, qui offrait visiblement un panorama sympa sur les montagnes et le Mont Fuji, mais surtout un soleil éclatant en pleine gueule, nous sommes passés par des temples sympas bien qu'un poil peuplés par tous ces jaunes venu admirer du rouge, ce qui reste un peu curieux, et les change de leur fascination mystique pour les blancs.

Au sommet.

A noter que c'est quand même la première fois que je fais la queue pendant une randonnée, une vraie queue où tu attends debout comme un con et tout, parfois dans des conditions un peu déroutantes.

Je pique la photo à Dan et remet la légende : "Concentration camp feel".

Bon, petite frayeur en arrivant à la gare, donc, au vu du nombre hallucinant de gens, mais ça je l'ai déjà dit, et pis bah voilà, une journée bien remplie, et qui mine de rien fait se poser pas mal de questions sur le comportement des Japonais.

Pis sinon et rien à voir, mais vendredi on voyait bien le Fuji-san depuis le campus, et ça donne ça.

Plutôt sympa comme vue.

Evidemment, photos en galerie, tout ça, avec en vrac les quelques vues du Fuji, la rando au Takao-san, et quelques photos des couleurs automnales du campus d'Hiyoshi.

Cadeau Bonux, la chanson officielle du running-gag ! Et le clip des partenaires officiels !

mardi 18 novembre 2008

Nervous breakdown

On vous avait promis du super-héros, de l'action, du fantastique, des petites tenues qui flottent au vent, des pervers, voici tout ça et bien plus encore, dans l'épisode de cette semaine de :

PANTSMAN : MORT A TOKYO !


"... Pantsman était sur ses gardes. Il lui semblait bien avoir mis hors-jeu l'éminence grise de ce sombre complot, la terrible Chaussette de la Mort. Mais il n'avait pas survécu pendant des années dans ce milieu sans foi ni loi sans développer un certain instinct. Et toutes les fibres de son corps hurlaient en ce moment même 'Danger !' ..."


...


Bon, tout ça pour dire qu'il s'est rien passé cette semaine, que ça doit être Jérémy qui m'a perturbé à mettre à jour deux fois en une semaine, et donc bah rien. Du coup j'ai préféré faire le gogol en boxer pendant 10 minutes, et me flatter l'ego en me disant que finalement, on a tous en nous quelque chose de Bob Morane. Ou de Gérard de Villiers, je me tâte.

lundi 10 novembre 2008

Dans la peau de John Malkovich. Ou n'importe quel autre, en fait.

Ce week-end avait lieu l'anniversaire des 150 ans de la fondation de ma fac. Oui, c'était un peu le running-gag 2008. Enfin gag. Bref. Donc après la location de Disney Sea en euh avril, j'crois, les évènements divers et variés, la visite du Prince Charles sur le campus de Mita, la cérémonie avec l'Empereur et plein de gens importants comme le dirlo de Centrale Nantes (su-per), et avant le concert de Koda Kumi (pardon à toi Jéjé) au festival de Mita, y'avait ça.

(Led) Zeppelin en live. Tous les blogs peuvent pas se le permettre.

Et ouais, ça c'est de l'artillerie lourde. Dessus, donc, le drapeau de la fac, et la mention (en jap mais lisible en agrandissant) "2008 Keio 150 ans (depuis la) fondation". Mais passons à autre chose que de vanter le prestige de notre fac qui quoi qu'on en dise vaut mieux que ces bouseux de Waseda et ces sales pédants de Tôdai.

Ambiance western. Les allées sont désertes. L'air est lourd sous la lumière éclatante. Au loin, seul le son d'un harmonica résonne, à moins que ce ne soit autre chose. Le vent soulève la poussière et les pans des manteaux. D'un grand coup viril de santiags, l'Homme avoine les portes, annonçant par la même que si le moindre freluquet ose le regarder de travers, ça va chier.

Cette scène, et même en certaines occasions les portes battantes, tout le monde les connaît par coeur. Cette sueur froide, ces regards lourds de sens, ces sourires faux-culs, on en a déjà tous fait l'expérience, en l'occurence au moins une fois par jour si vous êtes un gringo. Hé ouais, dans les toilettes publiques.

Là, là.

Yep, dans ce monde de merde, les chiottes sont un champ de bataille où seule son expérience de vieux briscard des aires d'autoroute pourra vous permettre de sauver votre peau.

Si vous êtes un mec, peut-être vous reconnaissez-vous déjà dans ces quelques lignes, à chacune de vos plongées dans ce monde impitoyable. Mais pour le lectorat féminin qui somme toute s'ennuie comme c'est pas permis parce qu'il faut encore attendre 3 semaines pour avoir le prochain "Elle", nos meilleurs reporters sont allés décortiquer ces moments d'animalité pure où la testostérone et la sauvagerie l'emportent sur l'étiquette.

Pour ne pas choquer, commençons en douceur. Il y a peu, j'ai lu un bouquin qui disait que l'homme avait conservé son esprit de chasseur, ce qui à défaut de nous faire assassiner à coups de Crocs le premier nippon venu (et Dieu sait qu'ils le méritent) au détour d'un couloir, en lui sautant dessus depuis le haut d'une étagère, vêtu d'un simple slip moche et sale et avec des tatouages ésotériques plein le corps (vous assaillez un japonais, donc n'importe quoi du moment que ça ne ressemble pas à un gribouillis suffira, comme par exemple les équations de Navier-Stokes, qui sont déjà totalement ésotériques).

Aucune bestialité ni animalité ici. En plus c'est rose. Des toilettes pour femmes, forcément. (Regardez les reflets, on lit "ladies".)

Bref donc, cet esprit guerrier nous pousse en général à vous humilier, vous, femmes, dans les courses d'orientation, à savoir faire des créneaux, mais aussi à inspecter de façon pratique les lieux visités. Repérer par exemple les entrées et sorties, histoire assez inconsciemment de toujours garder un échappatoire. Du coup, l'entrée dans les chiottes n'échappe pas à ce quadrillage analytique visant à déterminer nos chances de survie en milieu inconnu et donc forcément hostile. L'analyse des aires d'autoroutes prouvera à tout le monde et sans équivoque que c'est au moins hostile pour l'odorat.

Une femme rentrerait dans des toilettes comme celles-ci prendrait immédiatement la porte, rouge de honte, déjà, et écoeurée par tant de phéromones. Mais avant cela, elle ne remarquerait... rien. Bah oui, ça reste des toilettes quoi. Un mec, non. Le mec va se dire inconsciemment. Pas cet urinoir, pas ici non plus, là c'est crade, là j'suis trop près des lavabos, etc. Il va aussi compter le nombre de cabines occupées, écouter si les gens devant les urinoirs font du bruit ou pas (bah oui quand le gars te tourne le dos tu vois pas), etc. Il devient aware, en quelque sorte.



"The pissotière way of life"

Mais bon, tout cela n'est que la mise en bouche. En effet, comme je l'ai dit, l'ambiance du lieu est portée par plusieurs millions d'années de lutte féroce, que même avec les meilleures volontés du monde les gamins du 9-3 n'arriveront pas à égaler. Considérons le scénario "urinoir", puisque c'est finalement la seule différence avec les toilettes femmes (sauf que nous on pisse debout donc tant pis si c'est dégueu ahahahhaha).

Grand jeu : Quel urinoir choisirais-tu ? (j'ai l'impression de repasser le code tellement faut réfléchir)

L'urinoir de l'Homme doit toujours être isolé, jamais deux urinoirs côte à côte, malheureuses ! Non mais vous vous rendez pas compte ! T'aurais mis de la sauce soja sur ton riz que ce serait pas pire, oh ! Et oui, au concours de qui a la plus grosse, parce que ça se résume vachement à ça, bah le meilleur moyen de ne pas froisser son susceptible ego est encore de ne pas permettre aux voisins de reluquer votre engin et de conclure par un sourire satisfait des plus angoissants.

Parce que oui, en face d'un urinoir, il y a un mur. Ce constat implacable en implique un autre. Pendant qu'on fait pipi, fût-ce debout, bah on s'emmerde. Et quand on s'ennuie, on cherche un truc intéressant à faire. Parce que déboutonner/dézipper son jean d'un geste sûr et viril, en écartant les jambes façon cowboy, ça prend pas le temps d'un petit pissou. Et donc, regarder le plafond, ouais mais bon ça fait mal, en face c'est inintéressant mais ça vexe personne, en bas bah y'a rien à voir. Restent les côtés. Et à côté, y'a des gens qui font pipi. Donc moment gênant pour toutes les parties concernées (erm). Donc tout le monde le fait, parce qu'on reste tous des grands complexés.

Evidemment, si vous êtes un chacal, vous vous positionnerez toujours de façon à pourrir le plus d'urinoirs, juste pour le plaisir de voir les autres paquets de testostérone se diriger d'un air gêné à une distance respectable de vous, ou dans les cabines, voire mieux, attendre tranquillement que vous ayez fini. Mesdames, ne choisissez pas ces hommes-là, ce sont des faibles !

Quoi d'autre quoi d'autre ? Ah oui, évidemment, fanfaronner c'est bien, mais fanfaronner propre, c'est mieux, alors la concurrence sera évidemment d'une cruauté sans pareil pour l'imprudent qui n'aura pas arrosé que l'émail des toilettes. Après un tel exploit, à savoir en humilier, tel le petit tailleur, sept d'un coup, direction la sortie.



"The Toilet Game"

Si vous avez choisi le scénario "cabine", voici les alternatives.

Premièrement, vous êtes disons chez vous, ou chez vos parents. Ce sont des gens civilisés, tout va pour le mieux. Vous éviterez par exemple ce type d'écueils qui embarasse toujours drôlement.

Vous remarquerez le côté pas franchement "gaijin user-friendly".

Deuxièmement, vous êtes dans un pays autre. Oui, je sais, je pars du postulat complètement douteux que chez nous, c'est la civilisation, et que hors de nos frontières (qui s'arrêtent à 50km de Notre-Dame dans toutes les directions), c'est le chaos et l'anarchie totale. C'est pas pour rien que les aliens cherchent toujours à détruire les USA et pas la France. Ils ont compris que c'était une erreur de la nature. En plus ils élisent des présidents noirs même pas foutus d'être noirs pour de vrai. Au moins il sera pote avec notre nain qui s'assume pas.

Et là donc, c'est le drame. Au Japon, ça donne ça.

Oui, on dirait un urinoir, mais par terre. L'autre guignol avec son urinoir renversé n'a rien inventé.

C'est pas encore un trou dans le sol et une planche, mais bon c'est pas la fête non plus. Notez d'ailleurs la possible absence de PQ. Vous voulez savoir comment on s'en sert ?

Comme à gauche. En même temps faut être gogol pour pas s'asseoir normalement sur un siège. Ou s'appeler L.



"Vers la sortie, et au-delà"

Vous n'oubliez rien ? Les lavabos, voyons, vous pensez que c'est là pour faire joli ?
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Ca dépend, y'a des gens qui regardent... ?

lundi 3 novembre 2008

This is Halloween, this is Halloween...

"Maintenant, c'est beau". Alors, mangez des fruits. Oui, ça n'a aucun rapport, mais j'ai repensé à cette fausse pub des Nuls et ça m'a un peu pourri mes réflexions.

Bon, franchement, les gens, vous me navrez. On entame un retour aux sources du blog, avec moins de posts un peu "cache-misère", plus de n'importe quoi, d'humour à deux balles, aucune concurrence vu la régularité des updates des blogs affiliés, des nouveaux personnages, bref, une saison 2 qui déchire, quoi, j'ai envie de dire, et non, rien n'y fait, le nombre de commentaires se casse la gueule.

Je dois donc me résoudre à la plus navrante des techniques, le racolage, ce qui me vaudra sûrement d'être renvoyé dans mon pays en charter, y'en a au moins une qui sera contente.
"Irasshai irasshai irasshai !" (ça c'était le Mr. Loyal, sur la voix DU poissonier du Tokyu)
"Wo zyva lâchez vos comm's !" (ça c'était moi)

Donc oui bon bref. Quoi de beau cette semaine. J'ai mes billets de retour. Ah non c'était ptêt la semaine d'avant, ça. Bon, on s'en fout, c'est comme un rapport d'avancement, c'est pas grave si on se répète du moment que ça prend de la place. Donc quoi ?

Ouaiiis, jeudi, avec les mamies du Nihongo Club, on a pu aller assurer la suprématie de la France en faisant de l'ikebana, de l'arrangement floral. On te donne un vase (100yen), un support (100yen), des fleurs (ça n'a pas de prix), et à toi de faire parler ton talent (pour le reste, il y a Eurocard Vibrocard). L'occasion d'essayer de faire un truc joli, de se détendre un peu, et d'entendre un déjà culte "Si le bouquet de Nicolas-san est très joli, c'est à cause du bon goût français".

Et ouais, si vous voulez séduire de la grand-mère, faites-le avec des fleurs. Sauf que si vous êtes dépositaires du bon goût en question, j'espère que vous ne verserez pas dans la gérontophilie, qui reste un principe un peu crade en plus d'être un mot qui doit faire des points au Scrabble.

Flou de toi, le bon goût et la classe française en action. La nana au fond est déjà sous le charme. 1D20 charisme contre les Asiatiques.

Enshuître, quoi ? Bah c'était vendredi, et par voie de conséquence, Halloween, paraît-il. A défaut d'aller admirer des démones sexy poursuivies par Ben Laden à une séance spéciale du Rocky, les gaijin de la Rez avaient décidé d'aller en boîte. Sauf que entrée gratuite si on est déguisés. Bon, quand comme moi on aime pas aller en boîte, la question ne se pose pas vraiment, mais les autres ont du coup décidé de faire un déguisement de groupe et de faire revivre les Power Rangers. Personne n'a cependant eu les couilles de venir déguisé en Mégazord.

Par contre, on avait un Heath Ledger look-alike qui boit sa bière à la paille. Vous voulez savoir comment il a eu ses cicatrices, au fait ?

Mais bon, même sans aller en boîte, on a quand même eu l'occasion de voir les étrangers en question faire les marioles à côté de la gare d'Hiyoshi, d'éclater du méchant, et voir des japonais éclatés. Comme les deux affreux qui essayent de te faire des démos d'arts martiaux en étant complètement beurrés, avant de commencer à se mettre des mandales. Enfin, c'est le Japon, une bière et on ne répond plus de rien.

Heureusement, la Justice veille. Mais se reposera bien après sa nuit blanche.

Et euh quoi de plus ? Les photos sont bien sûr en galerie pour ceux que ça intéresse. Pour ma part, je vais me réécouter la musique de Nightmare Before Christmas, parce que bon, c'est bien quand même, et les Japonais en sont fous, alors c'est un peu un devoir moral, parce qu'on est les ambassadeurs de Centrale et de la France à l'étranger, m'voyez, et que l'on se doit de s'intégrer (facile au milieu de nains jaunes qui parlent en dessins - d'ailleurs faudrait voir, ptêt qu'ils sont super bons au Pictionary).

Y'a aucune justification, juste j'adore la pose de Michi, au fond. Et Julien, qui a l'air complètement intégré, lui aussi.