lundi 29 juin 2009

Monsters Inc.

Bon, pas d'update la semaine dernière, je n'avais rien à dire, mais alors vraiment que dalle. Du coup, je me rattrape en en faisant une cette semaine. J'écris ça à la dégage, alors je ne sais pas si ce sera une petite ou une grosse update, mais on verra.

Bref. J'ai il me semble déjà écrit plusieurs fois que les Japonais étaient des adeptes du recyclage. Dans le même post, je donnais des exemples d'attitude totalement contraire. J'en ai deux nouveaux. Un gars du labo fait un "éco-poster" disant qu'il ne faut pas mettre la clim à moins de 28°C sinon bobo la Terre. La clim du labo est entre 23 et 25...

L'autre exemple, c'est celui-là.

Cette chose que yabon n'd'dans, c'est un katsudon. Ca n'a rien à voir avec les tempura, mais je m'égare. Tel que vous le voyez, cette bonne nourriture est intacte, intouchée, pure, et une catastrophe écologique. Pourquoi ? Parce qu'en gros, y'a plein de trucs qui te rendent le service agréable (je vous ai déjà dit que le pays était une société de services ?) mais qui ne servent à rien. Du tout.

Un indice.

Y'a plein de plastoc. Autant que pour faire un ou deux rois de la pop. Franchement, à quoi elle sert cette putain de fausse algue verte ? Ca se mange pas, ça retient rien. Inutile. Le petit papier qui retient le gingembre ? On s'en fout, soit tu vas le manger (le gingembre) et donc le mélanger à ta bouffe, soit le jeter, mais dans tous les cas même si tu dois trier ça va pas être bien dur, et se servir du plastique pour jeter plus facilement le gingembre c'est dégueu, ce plastique a été dans la bouffe, et donc est gras.

Bon, le couvercle, ok. Le sac plastique pour porter tout ça, très optionnel, on a des mains (bon ok, ils connaissent pas Les Nuls). Et ces putain de waribashi, les baguettes en plas- mais surtout en toc, qui ne servent à rien parce que tout le monde a des baguettes chez soi, des vraies qui se lavent, et souvent aussi sur le lieu de travail. Baguettes elles-mêmes emballées dans du papier hein.

Détail drôle, par contre t'as pas de serviette. Genre jamais. Même dans les restos c'est pas systématique. Démerde-toi pour manger un truc gras sans te salir. Ca doit être parce que c'est pas écolo qu'ils en donnent pas. Après on s'étonne qu'on préfère le MacDo... pays de crades.

Voilà. Autre truc qui m'éneeeeeeeerve dans ce pays, c'est le comportement anarchique des gens. On roule à gauche, soit. On serre à gauche sur les escalators, soit. Mais pourquoi dès qu'on est sur un trottoir, ça y est, les gens font n'imp' ? Si sur un trottoir ici tu serres à gauche, à tous les coups tu te manges les gens qui viennent en face. Ca le ferait qu'avec les étrangers, ok, mais non, ils font n'importe quoi ces Japs. D'accord, c'est pareil en France. Mais depuis quand en France on a la moindre prétention de respecter des règles hein ? C'est pas forcément mieux, certes, mais même au bout de 2 ans, je continue à manquer de percuter plus d'une personne sur 5 parce que ces gogols se mettent un coup à droite, un coup à gauche. Et ça me rend malade.

Et c'est pas de coller des statues de Mickey sur les trottoirs qui va me calmer. Une de Bambi par contre, hin hin hin.

Pour finir, j'avais parlé de faire un post sur les yôkai, il y a longtemps. Pour faire simple, un yôkai est un monstre japonais. Attention, Hiro-hito et Oda Nobunaga sont dans une catégorie à part. Il n'y a visiblement pas plus de restriction que ça sur la définition, de la même manière qu'on peut classer par exemple un fantôme dans la catégorie des monstres.

L'idée n'est pas de tous les lister, parce que j'ai la flemme et que ça ferait chier tout le monde, mais plus de donner quelques exemples de monstres bien rigolos typiques du Japon.

Commençons avec les hitotsume-kozô. Littéralement, cela signifie "enfant cyclope". Ca veut dire ce que ça veut dire. Dotés d'un oeil énorme et donc unique, ainsi que d'une grande langue, ce sont souvent des petits enfants en habits de moine bouddhique. Ils sont réputés pour être assez inoffensifs.

Enfin en même temps ils foutent déjà un peu les jetons. Mais j'aime bien.

Les noppera-bô. Eux, inversement, ce sont des humains qui, pour te foutrent les jetons, font disparaître tous les traits de leur visage, jusqu'à ne plus laisser qu'une étendue de peau parfaitement lisse. Ouuuuh, scary...

Les tsukumogami sont ceux dérivés des objets, et dont j'ai déjà parlés.

Les bakemono ou obake sont des êtres qui se métamorphosent. Alors là les exemples sont légion, entre le renard, les chats, les tanuki, etc. Chose marrante, dans le folklore moderne, les manga quoi, ces animaux utilisent souvent une technique bidon pour se transformer, à base de "je me colle une feuille sur le crâne, fais un salto arrière et pof métamorphose". Gregor Samsa devait pas avoir beaucoup de papier chez lui ou être nul en gym...

Un tanuki métamorphosé.

Les kodama, démocratisés par Mononoke Hime, sont les esprits des arbres.

Les hone-onna, femmes-squelettes, dont le rôle est celui des succubes de chez nous.

Les kappa, généralement des monstres des rivières, dotés d'une carapace de tortue, un bec de canard, une peau verte, des pieds et mains palmés, et un air très ridicule qui les fait ressembler à des ornythorinques malades. Ils ont aussi un creux au sommet du crâne, rempli d'eau, qui leur donne force et vitalité. Vaincre un kappa se résume à vider cette eau. Le truc ? Un kappa est poli, faites une révérence, il vous la rendra, même si ça lui fait perdre son eau. Le dahu local quoi...

Les oni sont nos ogres. En gros, hein. C'est des gros machins plein de muscles qui foutent les jetons même s'ils s'amusent à se balader en pagne, et euh bah voilà quoi.

Ceci n'est pas un yôkai. Ou alors un très laid.

Enfin bref, voilà, y'en a plein, ils sont terribles, et y'a plein de photos . Moi j'trouve que nos fantômes sont pourraves à côté de ça.

dimanche 14 juin 2009

Super-hérauts

L'arme ultime ?

Bon si avec un début pareil vous avez pas envie de lire la suite je sais pas ce qu'il vous faut.

Ce bon vieux JB, ami de relativement longue date et collègue dans la tâche sacrée qui nous est attribuée de remuer les déchets de l'humanité à la recherche des plus grands monuments de nawak m'a tout à l'heure envoyé deux choses. Je ne parle pas de la vidéo de Popeye tatanant des momies pour venir en aide à Bruce Lee (sisi), mais de deux classements effectués sur un site Internet.

Le premier classe les 20 scénarios d'aventures de Batman les plus ridicules (et y'a du lourd), et le suivant les 7 héros de comics méconnus les plus pourraves. Et là, si vous allez y faire un tour, vous découvrez un mec qui s'appelle Red Bee.

La particularité de ce mec, c'est qu'il fait exactement ce que son nom indique, il se bat avec des abeilles. Pas des essaims entiers, non, juste quelques-unes. Tel un homo sapiens sapiens qui donnerait un surnom à son sexe, il appelle même Michaël sa chouchoute. Paye ton sidekick, mais passons (de toute façon il est que 4ème sur 7, c'est vous dire le number one).

En plus je vous dis pas la tronche de sa némésis, que j'aime à imaginer s'appeler Dr. Honey, ce qui déjà est aussi crédible que la mention "centralien" sur un CV, un vieillard en costume d'apiculteur. Non mais sérieux les mecs... on mélange pas picole et travail.

Bref donc, c'est un super-héros inutile. Mais qui pose néanmoins dans mon cerveau malade une question importante :

"Que se passerait-il si tous les héros avaient une arme qui correspond à leur nom ?"

Bon, Batman, Spiderman, Catwoman, ça va, ils se battraient avec des chauve-souris, ce qui est un peu effrayant, des araignées, bon, ok, on ferait pas les malins devant quelques grosses mygales, et des chats. Un peu craignos, mais passons. Mais si je te cite, là comme ça à brûle-pourpoint, le Pingouin ? Aaaaah, déjà c'est vachement plus craignos, hein ? Tu l'imagines, ce bon vieil Oswald, son parapluie dans une main, un manchot empereur dans l'autre ?

Une vraie arme de destruction massive.

Enumérons-en quelques autres. Verrait-on Mr. Freeze balancer des batonnets de glace ? Ou pire, être joué par Arnold Schwarzenegger ? Iron Man des fers à repasser ? Superman noyer ses ennemis sous des litres d'essence ? Double Face frapper ses ennemis à grands coups d'adhésif ? (aaaaaaaaaaaaaaaaaaah mon Dieu j'ai peur pitié aidez-moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)

Et, cauchemar, verrait-on l'Homme Mystère vous balancer des gâteaux ? (ou des Julien Lepers si on se base sur le personnage du "Riddler" en anglais, soit le mec qui fait des énigmes, des devinettes).

Ceci est une arme. Sisi.

Allez, citons-en encore quelques autres, pour se marrer. Un Surfeur d'Argent vous lançant des Dvd de Point Break ? Non, ça vous fait pas baver ? Un Green Lantern tout droit sorti de chez Caillaux ("le trois étoiles du luminaiiiiire") pour semer panique et désolation chez les mornes plébéiens ? Flash, le super-paparazzo ? Ca ferait un joyeux bordel tout ça.

Bon, je vous laisse cogiter sur tout ça, vous avez le droit d'en proposer d'autres en commentaires. Moi je retourne rigoler tout seul devant mon PC, comme un âne. Love.

lundi 8 juin 2009

Monster Vacation

Urashima Tarô quittant le Palais sous la mer.

Connaissez-vous l'histoire d'Urashima Tarô ? C'est un conte très classique japonais, racontant l'histoire d'un jeune pêcheur du nom d'Urashima Tarô. Ce brave pêcheur empêche un jour des enfants de maltraiter une tortue et la ramène à la mer. Le lendemain, une autre tortue vient le voir alors qu'il pêche en mer, et lui dit que pour le récompenser de sa générosité, il est invité à venir voir le palais de l'Empereur de la Mer. Tarô y reste 7 jours, quand il est soudain pris de l'envie de revoir son village et sa mère. Avant de partir, la tortue qu'il a sauvée, maintenant sous l'apparence d'une belle princesse, lui donne une boîte en lui disant de ne jamais l'ouvrir (ça sent l'arnaque). Tarô remonte à la surface, mais ne reconnaît rien. Il se renseigne et apprend que ces 7 jours ont en fait été 300 ans dans le monde des humains. Distrait par sa douleur et sa confusion, il ouvre la boîte et se transforme en vieillard, car la boîte contenait en fait sa vieillesse.

Il existe plein de versions, dans lesquelles ce ne sont pas 300 mais 100 ans qui se sont écoulées, dans lesquelles Tarô meurt, ou bien change de corps, etc.

Et là me direz-vous, quel rapport ? J'ai pas sauvé de tortues, je me suis pas transformé en vieillard, non. Alors ? En plus j'avais dit que je parlerais des yôkai, pas que je vous raconterais des contes... bah non, le rapport c'est la mer. Voui. Enfin l'océan en l'occurrence, soyons précis.

Regardez cet homme épanoui. Sorti tout droit d'une pub pour un yaourt ou un pack de lait, voire une salade, il semble nous murmurer "La plage, c'est que du bonheur."

Il se trouve qu'hier, on est allés se dorer la pilule à la plage. Y'a pas de raisons, il faisait hyper beau, la mer était bonne, et puis c'est classe de commencer ses vacances d'été en juin (et encore ça fait 3 semaines qu'on auraît dû y aller). Le patelin s'appelle Zushi, à peine plus loin que Kamakura, soit en gros une petite heure de transport depuis chez moi. Une raison de plus de ne pas se priver. De coups de soleil. Oui, parce qu'on a bien cramé, aussi. Ca nous apprendra à être des sales blancs tiens. Donc voilà, j'espère que je vous dégoûte. Faut bien compenser comme on peut puisqu'on n'ira pas à Okinawa (mais là vous m'auriez tués si je vous avais montré les photos).

Et maintenant, il faut retourner au labo. C'est dur. Refaire face à toutes ces machines quand on a passé son dimanche à zoner vautré sur du sable. Bon, c'est un peu hypocrite vu que je suis pas allé au labo aujourd'hui, mais bon. Vous comprenez, vous qui êtes dans la même situation ou venez de voir se finir le mois de mai et ses congés à répétition.

Cadeau bonux, une jolie photo de Zach en costume de panda, parce que c'est ridicule.

lundi 1 juin 2009

(Para)pluie

Un blog qui parle d'amour et de baseball. Les pom pom boys en action.

Bonsoir, chers lecteurs. Comme annoncé vaguement (disons que j'ai la flemme de vérifier alors je m'accorde le bénéfice du doute - j'en profite avant d'être la proie d'Hadopi) dans le dernier post, dimanche, je suis allé voir le traditionnel match de baseball qui oppose ma fac, la grande Keio (y sont bôôôôô) , à sa rivale, la perfide Waseda (cacaaaaaa). A tel point que le tournoi opposant lesdites universités, plus 4 autres, s'appelle le Kei-sô-sen.

Là logiquement, vous ne comprenez pas. Normal. Explication. Keio, en kanji, ça donne 慶應(義塾). Waseda, 早稲田. Et Kei-sô-sen, ça s'écrit 慶早戦. Vous l'avez remarqué, les premiers kanji du nom des deux facs principales apparaissent. Keio en premier parce qu'on sait tous qu'on est meilleurs. D'ailleurs faut pas le répéter mais paraît que la mère de Waseda fait le trottoir à Kabuki-chô. C'est vous dire s'ils sont pas fréquentables.

Blagues sur ta mère mises à part, les gens sont très fair-play. Au début du match, une équipe de pom-pom boys & girls de l'équipe adverse vient faire des chorés incompréhensibles devant nous tout en beuglant leur hymne, et inversement, sauf que nous ne sommes pas des Néanderthaliens et donc nous resplendissons de lumière et nos chants sont comme de l'ambroisie.

Sinon, je vous renvoie au post que j'avais fait en 2007 à ce sujet, parce que c'était pareil, mais sous la pluie. Pluie qui n'était pas annoncée, sauf que tous les japs avaient quand même leurs parapluies... je sens la conspiration des sites météo pour pourrir tous les gaijin du Japon... Enfin... JB aussi s'est fendu d'un post racontant un peu le match. Match que l'on a perdu, paraît-il, enfin quand il s'est arrêté de pleuvoir et que le match a repris (donc quand on s'était tous barrés). Contrairement à 2007 par contre, il y a eu plus d'action, c'était bien.

Un complot pour tellement nous mouiller qu'on se dissolve, à coup sûr !

Bon, je parle de baseball, mais au final, on s'en fout, l'élément important, c'est la pluie. Et qui dit pluie, dit karakasa. Le folklore japonais mériterait un post (voire plusieurs) à lui tout seul tellement c'est une mine de créatures étranges, loufoques, métamorphes, terrifiantes, et ridicules, un peu. En fait, il existe une grande variété d'esprits de toutes sortes, et celle qui nous intéresse ici est celle des objets animés. Au Japon, la croyance veut qu'un objet qui atteindrait l'âge de 100 ans s'animerait, devenant un esprit, un tsukumogami.

Les karakasa en particulier sont les tsukumogami des parapluies. Pas la version à 3€ en convini, hein, les parapluies dit chinois, les classes qu'on voit dans les films et tout parce que c'est cent fois plus esthétique. Genre ceux de la photo ci-dessous.

Et hop on réutilise les photos du mois dernier...

Donc oui, ces karakasa, donc, sont représentés comme des parapluies repliés, le manche devenant une jambe chaussée d'une geta, et dotés d'une langue pendante et d'un oeil unique. La croyance veut qu'il recherche un anneau capable de les contrôler tous (pardon). Non, plus sérieusement, ces esprits-là ne sont pas bien méchants, ils se contentent de s'amuser à faire peur aux gens. Même s'il leur arrive de ne pas être jojos, évidemment, cela dépend de l'état de l'objet après 100 ans d'usage. Cela influe aussi sur le caractère de l'esprit, évidemment. Ils pensent à tout ces japonais.

Voilà, moi j'les aime bien ces petits monstres un peu ridicules mais pas méchants. Qu'on s'étonne plus après que les japonais inventent des trucs trop bizarres, c'est culturel. Et la prochaine fois, j'parlerai ptêt des yôkai, tiens, ce sera drôle.

La version porte-clés kawaii. Un jour il sera mien, oh oui...