samedi 19 juillet 2008

Son et lumière

Les rangées de statues du Zojo-ji, au pied de la Tokyo Tower. Sont-y pas meugnons ?

Vendredi fut une grande journée. Elle partait mal, pourtant. Une chaleur suffocante, désagréable. Des expériences qui, comme à l'accoutumée, ratent, ou du moins ne sont pas satisfaisantes. Heureusement, une dantesque soirée s'annonçait, avec dans l'ordre la découverte du nanar musical, une izakaya puis un karaoké.

Nanar musical, donc. Et oui. Euterpe devait être sacrément bourrée le jour où elle s'est penchée, voire vautrée, au-dessus (ou "sur") le berceau du petit garçon qui serait plus tard connu sous le nom de Marty McFl... Friedman. A sa décharge, il est super connu au Japon et tout, et a été pendant 10 ans le guitariste principal de Megadeth. Sauf que parfois il fait des concerts solos aussi. Et c'est là que survient le drame.

Replaçons les choses dans le contexte. Lilly me prévient il y a deux jours qu'elle a des invitations pour ce concert. Je connais pas, mais j'acquiesce, de toute façon je ne refuse pas un truc gratuit, question d'éthique (free food !). L'ambiance et les photos du cher Marty nous laissent penser qu'il s'agit d'un guitariste un peu heavy metal/hard rock, le genre aux cheveux longs, qui joue vite et vu comme son nom nous est inconnu, probablement mal. On était à des kilomètres de la vérité. Des dizaines de foutus kilomètres.

Je parlais de nanar musical : en effet, le concert reprend toutes les figures imposées de ce type de musique et de live, mais se rate lamentablement. Dans le désordre, les cheveux longs, le headbanging, le "je parle couramment jap mais je vous parle en anglais parce que je dois faire mon gaijin", les duels de guitaristes où ils essayent de se bouffer le nez, les "fuck yeah" en fin de chanson, le jeter de guitare, les fins de morceaux interminables, les effets de lumière Jean-Michel Jarre, l'air constipé pendant les solos, etc.

Mais là où cela devient vraiment démentiel, c'est dans la nature même de la musique. Techniquement, il(s) est(sont) bon(s), mais les instruments sont horriblement dissonants, rien ne va ensemble. Et surtout, le fait que Marty Friedman n'a visiblement pas jugé bon de chanter. D'où un chanteur minable, le batteur, qui nous plaque une espèce de rap moisi par dessus des morceaux pas terribles, mais au bout de 50 looongues minutes de concert. Un peu éprouvant. Son look grotesque rattrape néanmoins le tout, et provoque de bons ricanements nerveux.

Ca n'a rien à faire ici, mais ça permet d'aérer. Vous comprendrez en lisant plus bas.

Le concert se poursuit, avec une graduation constante dans le grotesque, qui se finit par un final d'une longueur qui n'a d'égale que l'ennui qu'il suscite, suivi d'un rappel ("ankoru", "encore" japonisé) grandiose, puisqu'exit le chanteur rap kéké, non, voici, toujours sur des sonorités heavy metal... la chanteuse idol ! Elle chante aigu, elle chante fort, elle chante mal, elle ressemble à une gamine de 12 ans, elle fait tournicoter sa jupe à froufrous, elle donne vie de lui mettre des claques... bref, c'était fun mais pas fait exprès.

Dimanche, nous sommes allés à Yokohama, admirer le feu d'artifice. Accompagnés de Kashimi, ma tutrice, on a fait ça dans les règles, à la japonaise, en arrivant à 13h30 pour un feu d'artifice à 19h, histoire d'avoir des bonnes places. Le plus flippant c'est qu'on était déjà pas tout seul. On a effectivement eu des bonnes places, puisque nous étions au meilleur endroit pour le voir, une jetée vachement classe au doux nom d'Ôsanbashi ("hashi" signifie "pont").

Façon hanami, tous les japonais avaient ramené des bâches, posées par terre, et on fait son petit pique-nique et on s'ennuie ferme en attendant que ça commence. Je suis quand même allé faire un tour pour voir la foule de japonais se presser un peu partout, voir toutes ces japonaises en kimono d'été, le yûkata, parfois dans des situations un peu étranges, comme en train de poser à côté de Ronald MacDonald...

Ou en train d'être "féminine et de poutrer du zombie".

Enfin bon, à part ça c'était classe, le "hanabi" ("fleurs de feu" en japonais, "feu d'artifice" donc) ayant duré plus d'une heure, et en humiliant totalement ce que l'on peut voir en France, avec dans le désordre, à côté des trucs classiques : lunettes, chapeaux, papillons, et aussi toutes celles ci-dessous (merci Julien)...

Un chat !

Doraemon ! (pas facile à voir avec le mode "feu d'artifice" mais si si je vous assure)

Un smiley :D !


L'affiche du dernier Miyazaki, "Gake no ue no Ponyo", sorti samedi.

Au rang des infos pas intéressantes : la découverte que les japonais massacrent parfois aussi en toute allégresse l'espagnol, après l'anglais et le français; le dernier Miyazaki, "Ponyo on the Cliff by the Sea" ("崖の上のポニョ" en japonais) est vraiment sympa (et à la musique très entêtante), même si je ne cracherai pas sur des explications complémentaires de deux passages du film où je n'ai rien compris du tout; et la traditionnelle photo de fin de post, ici dans Roppongi.

Le grand méchant Lou. (rigole qui comprendra)

4 commentaires:

Jibi a dit…

Une chanteuse idol ? J'en veux une moi aussi !

Donc le concert nanar, ça existe... Je sens qu'il y a un filon à creuser, même si ça doit être plus dur à trouver qu'un film.

"Féminine et poutrer du zombie", ça vient d'où ? C'est pas la première fois que je vois la phrase.

Steph a dit…

Très jolies tes photos du feu d'artifice !! Mais heureusement que tu precises qu'il a duré longtemps parce que vu la quantité de photos on pourrait croire que tu l'as entierement regardé depuis l'objectif de ton appareil lol.

Harl a dit…

Bah non moi mon appareil a décrété qu'effacer tout seul la carte mémoire ce serait plus fun, alors j'ai pas pu prendre de photos pendant le feu d'artifice, faut remercier Julien.

AnSo a dit…

j'adore les kimonos moi ^^