vendredi 26 octobre 2007

Kanji et questions pièges

Bien, suite à la demande presque expresse de mon hypothétique futur beau-frère, qui aime bien lire mon blog et se marrer au lieu de bosser, je poste un peu en avance cette semaine. En plus j'ai (presque) des trucs à dire. Et puis comme ça je ferai pas un post trop long. Enfin, si, mais moins que si je parlais aussi du match de base-ball.

Donc. Mercredi, je suis allé à une espèce d'interview bizarre préliminaire à une éventuelle apparition à la télévision japonaise. Evidemment, le fait de pouvoir dire "ça fait 2 mois que je suis au Japon et je passe déjà à la télé" était ma principale source de motivation. Mais bref. Le principe de cette émission est de mieux appréhender la culture japonaise par le biais de regards extérieurs, donc de gaijin.
Nous étions donc 4 français de Yagami (tous de Centrale Nantes), une allemande de Mita (plutôt droit, politique, etc.), et une asiatique, de Mita aussi. Yagami et Mita étant deux des campus de l'université de Keio. Enfin, on s'en fout, de ça. Ce qu'il faut retenir, c'est que les autres n'étudient pas les sciences. Et aussi qu'il pleut dehors, mais l'intérêt pour la suite est plus limité. L'émission s'appelle "Cool Japan", tout un programme. On nous a posé des questions cliché du style "pourquoi venir au Japon", ... mais aussi des plus rigolotes.

Non, de rien, c'est gratuit, j'ai trouvé ça par hasard et ça manque d'images, alors...

"Est-ce que le fils aîné reprend le family business en France ?", "Est-ce que si le propriétaire d'un magasin n'a pas de fils mais que des filles, le mari d'une des filles doit reprendre le family business ?", etc. Ce qui en dit mine de rien assez long sur la mentalité japonaise, encore à l'heure actuelle. On a eu du mal à leur expliquer qu'à part dans la campagne profonde, bah non en fait ^^

Autre exemple marrant, leur expliquer que non, nous on n'a pas de tremblements de terre, et qu'on se fout pas mal des problèmes d'espace dans les villes, parce qu'en fait la France c'est plus grand que le Japon (et on doit même être moins n'd'dans, en plus).

Pis après, le grand moment : "qu'étudiez-vous à Keio ?" Bah là, on se rend compte que même si on n'a l'impression que c'est du pipeau ce qu'on fait (et souvent à raison), et bah ça mystifie totalement les non-initiés. Je passe sur moi et Sandra, séismes et sciences de la terre ça allait, mais Jérémy et Pascal, le drame. Photonique (rien à voir avec la destruction de matériel photographique) et nano-science (qui n'est pas l'étude des nains). On s'est rendu compte que "photonique", bah non, connais pas, et que "hydrophobe", ah non, non plus, entre autres. Une espèce de grand moment de solitude quoi...

Voilà pour ce moment de gloire "je passe pour un fou dans ma tête". Sinon, on apprend (et oublie) régulièrement des nouveaux kanji, grâce à nos collègues de labo, et un truc qui m'amuse beaucoup est de comprendre les idées derrière les kanji. Je classe ça en deux types : soit comprendre comment les idées sont associées pour former le mot, via plusieurs kanji (1), soit comment en un kanji on décrit un objet (2). Je mets des exemples, parce que j'explique mal.

(1) Bon, faute de jolies images, j'écris comme ça, à l'arrache : 重力, "jyûryoku", veut dire "gravité". Bon, désolé, j'avais pas d'autre idée. Bah ces deux kanji signifient respectivement "tirer" (重) et "force" (力). Cool non ? Ou encore 化学, "kagaku", la chimie, s'écrit avec les kanji du changement (化) et de l'étude/l'apprentissage (学). Moi ça m'intéresse vachement mine de rien. "J'aurais voulu être un linguiiiiiste... Pouvoir comprendre le japonaiiiiiiiiiis..."

(2) A gauche, "la pierre", à droite, "petit", et on obtient "suna" - le sable.

(2) Un arbre plus deux autres arbres donnent "mori" - la forêt.


Bon, à part ça, on a rigolé un peu avec Julien en demandant aux gens de mon labo s'ils avaient des mots croisés, mots fléchés et anagrammes en japonais. Oui, on est fourbes. Bah en fait, mots croisés ils ont, mais en hiragana seulement, en kanji c'est paraît-il trop compliqué. On a essayé. On a passé 30 minutes sur un 2*2 cases. Donc ouais c'est chaud en fait. Surtout quand on connaît pas de kanji. Anagrammes ils ont, mais dans des cas très spécifiques, et généralement pas du "word to word", c'est-à-dire qu'avec leur langue pourrie, tu ne peux faire que du "word to sentence". Bon, on a aussi trouvé d'autres trucs drôles, hein, mais j'vais pas énumérer. Sudoku... non, rien.

Et bientôt un autre post merveilleux sur le base-ball. Ca veut dire qu'il faut que j'essaie de comprendre les règles ? Pffff...

1 commentaire:

El Desdichado a dit…

Quand je vois ton blog, j'ai honte de mon peu de mise à jour. Vraiment... Heureusement, je t'aurais au moins battu pour le post sur le base-ball, qui est arrivé avant le tien. En plus, je suis plutôt fier de mes photos...

Tu as très bien résumé notre fabuleuse interview. Quand elle nous a posé les questions sur la succession dans le commerce, je me suis longtemps demandé comment j'allais répondre sans la vexer : "ouais, en France c'était comme ça mais... y a un siècle quoi". Et devoir expliquer en japonais que la photonique c'est la science de la lumière, c'est vrai que c'est assez surréaliste...

Sinon, les posts sur les kanji, ça a l'air d'être à la mode ces temps-ci. Faudra que j'en fasse un. Le vocabulaire scientifique en kanji, c'est trop la classe. Un jour je vous montrerai comment on associe le kanji de la lumière et celui de la vague, pour parler d'onde lumineuse... non ?

(et je viens de me rendre compte que je connaissais déjà le mot "suna"... et à ma grande honte, c'est grâce à Naruto).