Ce week-end avait lieu
l'anniversaire des 150 ans de la fondation de ma fac. Oui, c'était un peu le running-gag 2008. Enfin gag. Bref. Donc après
la location de Disney Sea en euh avril, j'crois, les évènements divers et variés, la visite du Prince Charles sur le campus de Mita, la cérémonie avec l'Empereur et plein de gens importants comme le dirlo de Centrale Nantes (su-per), et avant le concert de
Koda Kumi (pardon à toi Jéjé) au festival de Mita, y'avait ça.
(Led) Zeppelin en live. Tous les blogs peuvent pas se le permettre. Et ouais, ça c'est de l'artillerie lourde. Dessus, donc, le drapeau de la fac, et la mention (en jap mais lisible en agrandissant) "2008 Keio 150 ans (depuis la) fondation". Mais passons à autre chose que de vanter le prestige de notre fac qui quoi qu'on en dise vaut mieux que ces bouseux de Waseda et ces sales pédants de Tôdai.
Ambiance western. Les allées sont désertes. L'air est lourd sous la lumière éclatante. Au loin, seul le son d'un harmonica résonne, à moins que ce ne soit
autre chose. Le vent soulève la poussière et les pans des manteaux. D'un grand coup viril de santiags, l'Homme avoine les portes, annonçant par la même que si le moindre freluquet ose le regarder de travers, ça va chier.
Cette scène, et même en certaines occasions les portes battantes,
tout le monde les connaît par coeur. Cette sueur froide, ces regards lourds de sens, ces sourires faux-culs, on en a déjà tous fait l'expérience, en l'occurence au moins une fois par jour si vous êtes un gringo. Hé ouais, dans les
toilettes publiques.
Là, là.Yep, dans ce monde de merde, les chiottes sont un champ de bataille où seule son expérience de vieux briscard des aires d'autoroute pourra vous permettre de sauver votre peau.
Si vous êtes un mec, peut-être vous reconnaissez-vous déjà dans ces quelques lignes, à chacune de vos plongées dans ce monde impitoyable. Mais pour le lectorat féminin qui somme toute s'ennuie comme c'est pas permis parce qu'il faut encore attendre 3 semaines pour avoir le prochain "Elle", nos meilleurs reporters sont allés décortiquer ces moments
d'animalité pure où la testostérone et la sauvagerie l'emportent sur l'étiquette.
Pour ne pas choquer, commençons en douceur. Il y a peu, j'ai lu un bouquin qui disait que l'homme avait conservé son esprit de chasseur, ce qui à défaut de nous faire assassiner à coups de
Crocs le premier nippon venu (et Dieu sait qu'ils le méritent) au détour d'un couloir, en lui sautant dessus depuis le haut d'une étagère, vêtu d'un simple slip moche et sale et avec des tatouages ésotériques plein le corps (vous assaillez un japonais, donc n'importe quoi du moment que ça ne ressemble pas à un gribouillis suffira, comme par exemple
les équations de Navier-Stokes, qui sont déjà totalement ésotériques).
Aucune bestialité ni animalité ici. En plus c'est rose. Des toilettes pour femmes, forcément. (Regardez les reflets, on lit "ladies".) Bref donc, cet esprit guerrier nous pousse en général à vous humilier, vous, femmes, dans les courses d'orientation, à savoir faire des créneaux, mais aussi à inspecter de façon pratique les lieux visités. Repérer par exemple les entrées et sorties, histoire assez inconsciemment de toujours garder un échappatoire. Du coup, l'entrée dans les chiottes n'échappe pas à ce quadrillage analytique visant à déterminer nos chances de survie en
milieu inconnu et donc forcément hostile. L'analyse des aires d'autoroutes prouvera à tout le monde et sans équivoque que c'est au moins hostile pour l'odorat.
Une femme rentrerait dans des toilettes comme celles-ci prendrait immédiatement la porte, rouge de honte, déjà, et écoeurée par tant de phéromones. Mais avant cela, elle ne remarquerait... rien. Bah oui, ça reste des toilettes quoi. Un mec, non. Le mec va se dire inconsciemment. Pas cet urinoir, pas ici non plus, là c'est crade, là j'suis trop près des lavabos, etc. Il va aussi compter le nombre de cabines occupées, écouter si les gens devant les urinoirs font du bruit ou pas (bah oui quand le gars te tourne le dos tu vois pas), etc.
Il devient aware, en quelque sorte.
"The pissotière way of life"Mais bon, tout cela n'est que la mise en bouche. En effet, comme je l'ai dit, l'ambiance du lieu est portée par plusieurs millions d'années de lutte féroce, que même avec les meilleures volontés du monde les gamins du 9-3 n'arriveront pas à égaler. Considérons le scénario "urinoir", puisque c'est finalement la seule différence avec les toilettes femmes (sauf que nous on pisse debout donc tant pis si c'est dégueu ahahahhaha).
Grand jeu : Quel urinoir choisirais-tu ? (j'ai l'impression de repasser le code tellement faut réfléchir)L'urinoir de l'Homme doit toujours être isolé, jamais deux urinoirs côte à côte, malheureuses ! Non mais vous vous rendez pas compte ! T'aurais mis de la sauce soja sur ton riz que ce serait pas pire, oh ! Et oui, au concours de qui a la plus grosse, parce que ça se résume vachement à ça, bah le meilleur moyen de ne pas froisser son susceptible ego est encore de ne pas permettre aux voisins de reluquer votre engin et de conclure par un
sourire satisfait des plus angoissants.
Parce que oui, en face d'un urinoir,
il y a un mur. Ce constat implacable en implique un autre. Pendant qu'on fait pipi, fût-ce debout, bah on s'emmerde. Et quand on s'ennuie, on cherche un truc intéressant à faire. Parce que déboutonner/dézipper son jean d'un geste sûr et viril, en écartant les jambes façon cowboy, ça prend pas le temps d'un petit pissou. Et donc, regarder le plafond, ouais mais bon ça fait mal, en face c'est inintéressant mais ça vexe personne, en bas bah y'a rien à voir. Restent les côtés.
Et à côté, y'a des gens qui font pipi. Donc moment gênant pour toutes les parties concernées (erm). Donc tout le monde le fait, parce qu'on reste tous des grands complexés.
Evidemment, si vous êtes un chacal, vous vous positionnerez toujours de façon à pourrir le plus d'urinoirs, juste pour le plaisir de voir les autres paquets de testostérone se diriger d'un air gêné à une distance respectable de vous, ou dans les cabines, voire mieux, attendre tranquillement que vous ayez fini.
Mesdames, ne choisissez pas ces hommes-là, ce sont des faibles !Quoi d'autre quoi d'autre ? Ah oui, évidemment, fanfaronner c'est bien, mais fanfaronner propre, c'est mieux, alors la concurrence sera évidemment d'une cruauté sans pareil pour l'imprudent qui n'aura pas arrosé que l'émail des toilettes. Après un tel exploit, à savoir en humilier, tel le petit tailleur, sept d'un coup, direction la sortie.
"The Toilet Game"Si vous avez choisi le scénario "cabine", voici les alternatives.
Premièrement, vous êtes disons chez vous, ou chez vos parents. Ce sont des gens civilisés, tout va pour le mieux. Vous éviterez par exemple ce type d'écueils qui embarasse toujours drôlement.
Vous remarquerez le côté pas franchement "gaijin user-friendly".Deuxièmement, vous êtes dans un pays
autre. Oui, je sais, je pars du postulat complètement douteux que chez nous, c'est la civilisation, et que hors de nos frontières (qui s'arrêtent à 50km de Notre-Dame dans toutes les directions), c'est
le chaos et l'anarchie totale. C'est pas pour rien que les aliens cherchent toujours à détruire les USA et pas la France. Ils ont compris que c'était une erreur de la nature. En plus ils élisent des présidents noirs même pas foutus d'être noirs pour de vrai. Au moins il sera pote avec notre nain qui s'assume pas.
Et là donc, c'est le drame. Au Japon, ça donne ça.
Oui, on dirait un urinoir, mais par terre. L'autre guignol avec son urinoir renversé n'a rien inventé.C'est pas encore un trou dans le sol et une planche, mais bon c'est pas la fête non plus. Notez d'ailleurs la possible absence de PQ. Vous voulez savoir comment on s'en sert ?
Comme à gauche. En même temps faut être gogol pour pas s'asseoir normalement sur un siège. Ou s'appeler L. "Vers la sortie, et au-delà"Vous n'oubliez rien ? Les lavabos, voyons, vous pensez que c'est là pour faire joli ?
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Ca dépend, y'a des gens qui regardent... ?